Au programme aujourd’hui : l’auto-sabotage : mieux le comprendre pour s’en libérer.
Sympa, non ?
Et puis j’espère plus réaliste que les dizaines d’articles et vidéos que j’ai pu lire au cours de mes recherches :
« Vous souhaitez ne plus vous saboter ? Arrêtez d’avoir peur ! Soyez bienveillant envers vous-même ! Mettez-vous en action ! »
Ah… ok ! Et on fait ça comment ?
Et puis je ne sais pas vous mais perso, si je ne comprends pas les mécanismes d’un concept (le pourquoi du comment) bah tout ce qu’on pourra me dire, même de super rationnel et concret, entrera dans une oreille pour ressortir par l’autre !
Donc au sommaire de cet article :
Qu’est-ce que l’auto-sabotage ?
D’où vient-il ?
Quels sont les différents types d’auto-saboteurs ?
Comment s’en libérer ?
On y va ?!
Comment définir l’auto-sabotage ?
Non pas que je sois pessimiste, ni que je sous-estime votre puissance illimitée MAIS je suis sûre et certaine que l’auto-sabotage est déjà venu murmurer à votre oreille !
Vous savez, cette petite voix sortie de nulle part qui vous dit que vous êtes naze.
Que X et Y font cette chose là tellement mieux que vous.
Et puis que ça ne sert à rien de se lancer dans tel projet puisque de toute façon, vous finirez par tout foirer. Comme d’hab !
L’auto-sabotage, c’est aussi cette tendance fâcheuse à se mettre des troncs d’arbre dans les roues alors qu’on est sur la bonne voie, voire à deux doigts de la réussite.
Il se manifeste également sous la forme de schémas répétitifs. Comme une sorte de mise en échec fatale et immuable. ça donne des discours du type : « à chaque fois que je me mets au sport, blablabla ». « Dès que je rencontre un mec bien, blablabla ».
Il peut aussi nous faire sentir le cul entre deux chaises : « j’ai envie de m’en sortir mais… ».
Oui, l’auto-sabotage se cache souvent derrière « blablabla » et « oui mais… ».
Nous sommes donc face à une sorte de dualité intérieure permanente, entre la tête et le coeur.
Voire une véritable cacophonie entre toutes ces injonctions, ces jugements, ces règles, ces excuses,… qui sont autant de parts de nous-même !
Ce dernier point pique un peu mais c’est important de l’avoir en tête : nos auto-saboteurs font partie de nous.
Lutter contre eux est aussi pertinent que de se couper un pied pour soigner une ampoule.
Désolée pour l’image gore !
L’auto-sabotage : un inconscient ultra-protecteur
Notre inconscient est un peu la boîte de Pandore abritant nos blessures du passé, nos expériences heureuses et malheureuses, les mots qui nous ont heurté.e,…
Il s’est donc donné pour mission de nous protéger, pour que rien de mal ne nous arrive ou ne se répète.
Il fait en sorte de combler nos vides, nos frustrations,… et il ne veut surtout pas que nous souffrions encore.
Souffrir de quoi ? Et bien de toutes les choses qui ont blessé notre coeur et de toutes celles qui pourraient générer d’autres douleurs.
Il nous empêche alors de faire de nouvelles expériences car son mode par défaut est d’envisager le pire. Pour notre survie !
C’est donc une stratégie super efficace mais qui, à long terme et sans nuances, peut avoir des conséquences négatives.
Pourrir nos relations.
Dégrader notre image et notre estime de nous.
Avorter tous nos projets.
Nous amener à faire du sur-place.
Notre inconscient n’est pas seul aux commandes de ce bazar organisé. Un ensemble de processus mentaux, émotionnels, relationnels,… viennent se joindre à lui pour faire obstacle à notre épanouissement.
Les différents types d’auto-saboteurs
Pour bien comprendre l’auto-sabotage, il faut identifier nos auto-saboteurs.
L’auto-saboteur en chef et les auto-saboteurs satellites qui gravitent autour.
Les traitres !
J’ai classifié les auto-saboteurs sous 4 catégories.
Pour chacune d’elle, j’ai dressé une liste non-exhaustive d’exemples, à compléter !
Les auto-saboteurs de l’esprit
Il s’agit de :
Nos croyances limitantes : « j’ai vraiment envie de me lancer mais… »
Le déni : « Je ne comprends pas pourquoi ça se passe comme ça, pourtant je fais tout comme il faut » (alors que clairement : non ! et tu le saiiiiiis !!!!!!)
Les pièges de l’égo : égocentrisme VS manque de confiance et d’estime de soi. Dans les deux cas, c’est bancal !
Les attentes élevées : vis à vis de soi et/ ou des autres. Cela nous rend exigeant.e, perfectionniste, ambitieux.se à outrance (cf : dépendance au travail/ burn-out), idéaliste… et donc déçu.e chronique !
La banalisation : rien n’est grave (le dilettantisme +++ qui est en fait une forme de déni).
L’ironie : dans le même ordre d’idée, donner l’impression de se moquer de tout, tout le temps. Cela évite d’être sincère et authentique dans sa vulnérabilité.
Les auto-saboteurs du coeur
Comme nous l’avons vu, l’auto-sabotage peut se manifester par une dualité entre la tête et le coeur, l’esprit et les émotions.
Et même si toutes les émotions sont importantes, qu’il est urgent d’arrêter de les classifier comme « négatives/ positives », quand les auto-saboteurs s’en mêlent : c’est le bordel !
En effet, ils savent appuyer là où ça fait mal (forcément, puisque notre inconscient est le gardien de nos blessures et expériences douloureuses).
Nous pouvons, par exemple, ressentir des émotions totalement opposées au même moment. Il y a de forte chance qu’un auto-saboteur soit à l’origine de cette dissonance, surtout si elle nous plonge dans l’inconfort.
Certaines de nos émotions, au contact de nos auto-saboteurs, vont se transformer en casse-couilleries de haut niveau.
Par exemple, la culpabilité nous transforme en victime (qui fait les choses mais se plaint non-stop) ou en suiveur (qui dit oui à tout et à tout le monde pour ne pas se sentir coupable mais sur suradapte).
La jalousie (qui est bien légitime) peut se transformer en paranoia ou en possessivité ou encore nourrir la dépendance affective.
Les auto-saboteurs comportementaux
Certains de nos comportements sont liés à des habitudes. D’autres sont davantage ponctuels, se manifestent en réaction à quelque chose (une pensée, une émotion).
Dans les deux cas, ils peuvent être mauvais pour nous et à l’origine d’un bel auto-sabotage.
Nous sommes tous.tes, même de manière passagère, sous l’emprise d’un comportement qu’on sait néfaste pour nous, notre santé, notre intégrité, notre sécurité.
Mais n’oublions pas que quels que soient ces comportements, ils ont été mis en place de manière inconsciente pour nous protéger. Donc si vous vous reconnaissez dans certains de la liste, ne culpabilisez pas ! Ne vous flagellez pas !
Il n’y a rien de honteux ni de stupide à avoir développé et intégré des comportements d’auto-sabotage.
En voici un joli florilège :
La procrastination, le perfectionnisme, les excuses (oui mais…), le mensonge, la lâcheté (helloooooo les ghosteurs !!!!) !
Les dépenses excessives, les addictions (substances et comportements, cf jeux vidéos, jeux d’argent,…).
Les compulsions, les troubles alimentaires (clairement, des stratégies de défense et de protection/ réconfort).
La recherche de sensations fortes (ex : mettre sa vie en danger pour se sentir vivant.e).
Certains comportements qu’on pense plutôt cool peuvent aussi être des auto-saboteurs. C’est le cas de l’extraversion dans le cas où la personne « en fait trop ». Ou de l’humour, lorsque tout est pris à la rigolade. Cela peut cacher un profond désespoir ou un sentiment de malaise. La difficulté à nouer de vrais liens, à se montrer vulnérables et authentiques.
Les auto-saboteurs relationnels
Vous comprenez bien que pensées/ émotions/ comportements sont liés. Et… qu’ils impactent nos relations ! On ne se réveille pas un matin en se disant : tiens, si je devenais un sale con !!
Donc, nos auto-saboteurs relationnels sont imprégnés de nos pensées, de nos émotions et de notre manière d’y répondre.
On retrouve dans cette catégorie l’agressivité : je ne sais pas réagir autrement qu’en hurlant sur tout le monde, parce que j’ai modélisé cette façon de faire dans mon enfance, dans une famille où tout le monde hurlait.
La séduction : je me sens exister uniquement dans le rapport de séduction. Cela débouche sur l’auto-saboteur du menteur, du mytho, de l’infidèle, du narcissique,…
La manipulation : je ne sais pas dire les choses simplement. Je pense qu’on va me dire « non » si je demande quelque chose. On m’a appris que rien n’est simple dans la vie. Alors pour arriver à mes fins, j’ai intégré qu’il était plus simple de manipuler.
Avant de passer à la dernière partie, j’insiste : nous avons tous des auto-saboteurs et TOUS ont été mis en place pour nous protéger. Il est donc inutile de s’en vouloir ou de se sentir nullos ! Je compte sur vous pour explorer tout ça avec beaucoup de bienveillance et d’auto-compassion. Ou de neutralité. En tout cas, sans jugement !
L’auto-sabotage : mieux le comprendre pour s’en libérer
Comme pour tout (il me semble) : on ne peut rien faire sans connaître ni comprendre.
Par exemple, on ne peut pas régler en profondeur ses insomnies sans comprendre comment fonctionne le sommeil, ni sans connaître son chronotype.
C’est pareil pour l’auto-sabotage.
On ne peu pas se libérer de ses auto-saboteurs si on n’a pas conscience qu’ils existent !
Pour cela, j’espère sincèrement que la partie précédente vous aura aidé.es.
Non, ce n’est pas juste un trait de caractère de hurler sur tout le monde. Ce n’est pas une « manière de faire » que de compulser sur du choco dès qu’on a une contrariété. Ce n’est pas « de famille » de rire de tout et de ne rien prendre au sérieux.
Bien sûr, certains de nos auto-saboteurs trouvent leur origine dans notre histoire familiale. On appelle cela la modélisation. On a vu notre père se sortir de tous les coups durs en mentant et en manipulant les gens, ou notre mère séduire pour réussir/ obtenir ce qu’elle souhaitait, on peut tout à fait avoir intégré que c’était une bonne façon d’agir.
La modélisation concerne aussi la sphère sociale, scolaire, péri-scolaire, médiatique,…
On sait bien que les femmes agissent comme des bonnes petites filles sages ou des princesses passives en attente de leur prince à cause des représentations avec lesquelles elles ont grandi.
Doooooooooonc !!
Quelques pistes pour se libérer de l’auto-sabotage
Qu’est-ce qu’on peut faire pour se sortir du merdier ?
Faire des listes !
Lister ses auto-saboteurs, trouver l’auto-saboteur en chef, et lister les déclencheurs de nos saboteurs.
Oui, ça demande du taf et c’est parfois difficile de le faire seul.e. C’est pour ça que les thérapeutes existent !!
Il est aussi très intéressant de lister ses habitudes.
Habitudes annuelles, mensuelles, hebdomadaires et quotidiennes.
Puis entourer celles qui nous semblent réellement choisies et fonctionnelles d’une couleur, et d’une autre teinte, les habitudes subies, sorties de nulle part, modélisées, qui ne nous apportent rien, voire nous font souffrir, nous freinent.
On peut également prendre chacun de nos auto-saboteurs en quatre z’yeux pour écouter leur message.
Que me dit ma procrastination ? Dans quelles circonstances se manifeste-t-elle ? Est-ce qu’un schéma se dessine ? Depuis quand est-elle activée ? De quoi me protège-t-elle selon moi ? Ne puis-je pas me protéger d’une autre manière plus fonctionnelle ?
Ce dialogue peut se conclure par une lettre de remerciements et d’adieux à votre auto-saboteur.
Il est aussi possible d’utiliser la technique des bonshommes allumettes
Essentiel mais très difficile et éprouvant de le faire seul :
partir à la recherche des bénéfices secondaires de nos auto-saboteurs.
Toujours dans l’idée qu’ils nous protègent de quelque chose. Découvrir l’origine de ce besoin de protection permet de dénouer ce qui nous enchaine à nos auto-saboteurs.
Enfin, je ne peux que vous recommander l’EFT (technique de libération émotionnelle) pour travailler sur l’auto-sabotage et vos auto-saboteurs identifiés !
Je serais ravie de vous accueillir pour une séance car l’EFT
est vraiment ma méthode de prédilection !!
J’espère que cet article vous sera d’une grande aide !!
A très bientôt !
Emma