Conseils pour se libérer de l’anorexie pas à pas

Conseils pour se libérer de l’anorexie pas à pas

Si tu es arrivé.e sur cette page c’est que tu es en recherche de conseils pour se libérer de l’anorexie pas à pas.

Je veux que tu saches que je suis de tout cœur avec toi et que tu es au bon endroit pour recevoir de l’aide bienveillante.

Je suis moi-même passée par-là puisque j’ai cohabité avec l’anorexie puis l’orthorexie de nombreuses années (tu peux retrouver mon parcours ici).

Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir mettre mon expérience et mon expertise de thérapeute TCC (thérapies cognitives et comportementales) au service des personnes qui en ont besoin.

Comme toi, peut être !

Un fort désir de s’en sortir

Lorsque l’on vit depuis plusieurs mois, voire années, avec l’anorexie et que l’on sort de ce que l’on nomme la « lune de miel » (cette phase idyllique au cours de laquelle la restriction et le contrôle donnent un sentiment de surpuissance, sans conséquences visibles et ressenties sur la santé) on s’aperçoit que cette vie devient extrêmement pesante et on donnerait cher pour ne jamais avoir glissé un orteil dans cet engrenage

On tente alors mille choses pour en sortir. Je sais à quel point il peut être frustrant de ne pas toujours observer de changements notables et pérennes. Ni sur la balance ni dans les pensées et comportements

C’est un peu la valse des deux pas en avant, trois pas en arrière

Quand on est ultra perfectionniste et déterminé.e, c’est une période de transition très compliquée générant beaucoup de culpabilité

Je me souviens parfaitement de toutes ces fois où j’étais persuadée d’avoir trouvé LA bonne façon de m’en sortir.

Et pourtant, je me faisais souvent rattraper par mes comportements toxiques et pensées dysfonctionnelles.

Au moindre coup de fatigue, contrariété, peur (d’où l’intérêt incontournable de travailler sur l’inversion psychologique), ils revenaient me protéger.

Change les choses en douceur !

Une chose est sûre : je ne conseillerais jamais de « sortir de sa zone de confort », de manière radicale.

Tout d’abord, si nous avons une zone de confort, c’est pour une bonne raison !

On ne dirait pas à quelqu’un qui a peur du vide de sauter en parachute.

Enfin si… certain.es le font ! Mais pas moi !

Tes efforts doivent être mesurés, réalistes, tenables sur le long terme. Applicables au quotidien sans que cela ne génère plus de stress ou d’angoisse.

En même temps, ils doivent être efficients, bénéfiques pour ton corps et profitables à ton équilibre émotionnel.

Il est important de se ménager tout en gardant en tête qu’on n n’est pas là pour enfiler des perles !

Dans cet article, je propose quelques pistes pour court-circuiter l’anorexie sans te confronter à des changements radicaux et anxiogènes qui (à mon sens) sont contreproductifs

ça ne sert à rien de vouloir absolument affronter ta pire crainte alimentaire (fear food pour les intimes !)

Quel intérêt pour toi de te retrouver face à une pizza si c’est déjà difficile de manger un morceau de pain ?

La guérison se fait sur le long terme

Les petits pas sont ceux qui nous mènent le plus loin, en prenant soin de nos émotions, en respectant nos ressources et capacités de l’instant.

Certains jours, switcher totalement d’habitudes alimentaires est hors de propos !

Mais ce n’est pas pour autant que tu ne peux pas continuer d’avancer 🤗

Fais confiance au processus qui est long, en apparence, mais juste 💜

Note bien que ces conseils ne sont pas une prescription et qu’ils sont là pour t’aider à te mettre en action.

Rien ne vaut un véritable accompagnement que nous pouvons organiser ensemble si tu souhaites travailler avec moi.

N’hésite pas à m’écrire ici ou sur Instagram !

Varie ton alimentation autant que possible

Lorsqu’on pense à l’anorexie, on pense à la restriction et au contrôle (compter les calories, évincer certaines catégories d’aliments, et autres joyeusetés).

Une autre réalité de cette pathologie ce sont les routines alimentaires . On peut faire un focus sur un ou quelques rares aliments/ plats que l’on mange en boucle, matin midi et soir.

J’ai personnellement souffert d’anorexie pendant près de dix ans mais je n’ai que très rarement sauté un repas. Uniquement lorsque j’étais à l’extérieur pour la journée et que manger dans un restaurant était au dessus de mes forces.

Néanmoins, j’ai mangé pendant des années les cinq mêmes aliments.

Je faisais également une fixation sur deux couleurs d’aliments, le vert et le blanc, qui évoquaient pour moi la pureté.

L’anorexie conduit à une véritable rigidité psychologique (et c’est d’ailleurs pour cela qu’en thérapie d’acceptation et d’engagement nous travaillons sur la flexibilité psychologique, indispensable si on souhaite se séparer des injonctions de la voix de la maladie).

Si tu te reconnais de près ou de loin dans ce descriptif, je t’encourage à switcher régulièrement l’un de tes aliments-conforts contre un que tu n’as pas mangé depuis longtemps.

Encore une fois : pas à pas !!

Evidemment, je ne te dis pas de troquer tes courgettes contre une pizza.

Mais si tu as l’habitude de manger une pomme à 16 heures, mange une poire.

Si tu te prépares un chocolat chaud avec de l’eau, essaye de mettre du lait végétal.

A la place d’un yaourts nature, essaye un yaourt végétal à la coco ou à la vanille.

Si tu manges toujours le même tofu, essaye une nouvelle saveur.

L’idée n’est même pas d’augmenter les calories ici, mais de travailler sur ta flexibilité et de réapprendre à ton palais à déguster, ressentir différentes saveurs et textures.

Brise tes habitudes

Comme nous venons de le voir, l’anorexie conduit à mettre en place des routines et rituels sclérosants.

Bien sûr, il est bon dans la vie d’avoir des routines qui nous aident à rester ancrer et à prendre soin de nous.

Mais les routines qu’imposent l’anorexie relèvent parfois du trouble obsessionnel compulsif.

Elles sont là non pas pour te permettre de gagner en bien-être et en clarté d’esprit mais pour te maintenir dans un contrôle très rassurant.

Hors de question, encore une fois, de tout envoyer valser.

On ne plonge pas dans le grand bain sans bouée.

Néanmoins, concernant les repas, si tu es très à cheval sur les horaires, je t’invite à essayer chaque jour de lâcher du lest.

Tu aimes que le repas soit pris à midi tapantes ?

Expérimente de le décaler de dix minutes.

Ou davantage.

Mais jamais dans l’optique de sauter un repas ou de nier ta faim, on s’entend bien là-dessus, n’est-ce pas ?!

Changer de couverts et d’assiette, changer de place à table, accepter de manger en même temps qu’une autre personne.

Essayer de passer tout un repas à table sans se lever cinquante fois, sans faire réchauffer ton plat, sans trier le contenu de ton assiette, sans tout découper en petits bouts…

Choisis ton défi et applique-le, une fois, puis deux puis trois…

C’est par la répétition que tu ancreras peu à peu de nouvelles habitudes saines qui remplaceront tes rituels enfermants.

Freine l’hyperactivité

Que serait l’anorexie sans l’hyperactivité ?

Tintin sans Milou !!

Je ne risque pas grand chose à parier que si tu connais actuellement une phase d’anorexie, tu es passé.e maître.sse dans l’art de faire 10 000 pas l’air de rien

Pour ma part, j’étais totalement addict à la salle de sport qui était ma résidence secondaire !

Alors crois-le bien : je sais que cette piste là est très compliquée à suivre et mettre en place mais c’est primordial que, peu à peu, tu stoppes l’hyperactivité.

Bien entendu, je ne te dis pas que tu dois arrêter d’aller marcher pour prendre l’air et te changer les idées.

Je sais que tu as besoin de cela pour ne pas péter un câble.

Mais au-delà d’une pratique physique saine, pondérée, au service de ton équilibre émotionnel, modère-toi.

Essaye de toujours te poser la question : pourquoi ?

Toujours se demander pourquoi

Pourquoi je souhaite aller marcher/ je continue de marcher alors qu’il pleut/ alors que je ressens de la fatigue. Que je pourrais être tranquille chez moi à lire, à regarder une série que j’adore. A avancer dans mes tâches utiles et constructives ?

Pourquoi je vais à la salle de sport ce matin ?

Ai-je vraiment envie de sortir du lit si tôt ? De courir après le travail pour aller pédaler deux heures sur un vélo d’appartement ?

Qui en a besoin ?

Moi ?

La voix de l’anorexie ?

Quelle est ma motivation ?

Me dégourdir les jambes et les neurones ?

Perdre des calories et contrôler mon poids ?

Même si tu n’arrives pas tout de suite, ou pas tous les jours, à stopper l’hyperactivité, essaye de toujours te poser ces questions et d’y répondre honnêtement.

Et si finalement tu cèdes à l’hyperactivité, fais le en conscience, sans te flageller, sans te dire que tu ne t’en sortiras jamais !

Les prises de conscience sont tout aussi importantes que les actes.

Petit à petit, tu apprendras à écouter ta propre voix et ton propre désir.

A ton rythme.

Fais tes courses sans regarder les étiquettes

Cela fait partie, je dirais, des coulisses de l’anorexie.

THE truc que seul.es les initié.es peuvent comprendre : les courses qui durent 15 ans, à traquer chaque étiquette.

On retrouve les fans du Nutriscore, les adeptes de Yuka, celleux qui regardent les calories.

D’autres qui détaillent tous les macronutriments car à force de baigner dans la source TCA, on finit par devenir plus expert.e que les expert.es en nutrition ^^

C’est d’ailleurs ce qui rend difficile d’arrêter de compter les calories lorsqu’on cherche à se libérer du contrôle. On les connaît absolument par coeur (oui, même des années après, je peux te dire combien il y a de calories dans les courgettes grillées Picard !)

Comment faire autrement ?

Essaye à chaque fois que tu vas en courses, d’acheter un produit en suivant ton coeur et tes envies.

Ne regarde pas l’étiquette (ou juste un peu, si cela te rassure quand même).

Mais ne le repose pas dans le rayon.

Achète le et rapporte le chez toi.

Peut-être que tu n’arriveras pas à le manger le premier jour, ni le deuxième.

Peut-être que tu achèteras deux ou trois produits « bannis » avant de te lancer dans une dégustation.

Mais ce n’est pas grave !

Déjà, tu fais un premier pas, renouvelé, répété, qui vient bousculer tes habitudes et les règles strictes imposées par la maladie.

Ralentis ta consommation de chewing-gum, pastilles et de liquide

C’est un grand classique qui vient à la fois répondre à la faim de l’estomac (car souffrir d’anorexie ne signifie en aucun cas ne plus avoir faim) et à la faim de la bouche

J’ai d’ailleurs fait un article très complet sur les différents types de faim qui pourrait t’intéresser

Nous ne mangeons pas uniquement pour remplir notre ventre.

Toutes les parties de notre corps ont faim, toutes souhaitent être nourries.

La bouche est habituée depuis notre naissance à être remplie, remplie de douceur.

Le sein maternelle, le biberon, la tétine, le pouce.

Puis plus tard, les compotes, yaourts veloutés, glaces fondantes et crémeuses, pâtes à tartiner onctueuses.

Notre langue et notre palais ont besoin de cette sensualité, de cette sensorialité.

Se restreindre, consommer peu d’aliments et/ou peu de calories, c’est aussi priver notre bouche de ces plaisirs.

De ce fait, pour tromper notre bouche, notre cerveau, notre estomac, nos sens, nos sensations (de faim et de satiété), lorsque nous sommes confronté.es à l’anorexie, il n’est pas rare que nous usions de stratagèmes.

Les chewing-gums et pastilles en font partie

La consommation excessive d’eau, de soda, de tisane… également

Cela s’appelle la potomanie, un trouble souvent corrélé à l’anorexie qui peut s’avérer très dangereux pour les reins, le coeur, entraîner des œdèmes, une perte de minéraux, etc.

Au-dela des efforts que je t’encourage à faire pour te libérer de l’anorexie, je tiens ici à t’alerter sur la dangerosité de ces comportements palliatifs qui n’ont qu’une visée : le remplissage.

Mon conseil ici est évidemment de diminuer puis supprimer ces comportements nocifs pour ta santé.

C’est un peu moins confrontant que l’augmentation des calories mais salvateur !

Accepte de manger un plat que tu n’as pas préparé

Ce point s’inscrit dans la lignée des courses « à l’aveugle ».

Il est très difficile de manger un aliment dont on ne connaît pas la composition. On peut même être amené.e à aller repêcher l’emballage dans la poubelle pour la vérifier une énième fois).

Il est encore plus difficile de manger un repas dont on ignore tout de la préparation.

On imagine que la personne a mis une tonne de matière grasse et qu’on va prendre trois kilos en mangeant sa cuisine.

C’est encore une fois très important de travailler sur ce point pour le bien de ta flexibilité psychologique.

Même une fois lancé.e sur le chemin de guérison, lorsque tu auras retrouvé un bel élan pour la nourriture, sans te soucier en excès des calories et de ta silhouette, il se peut que tu gardes la main mise sur la cuisine.

Que cela reste difficile voire impossible de manger ce que tu n’as pas préparé.

Peut-être que tu remanges de tout mais en veillant à cuisiner de manière « healthy » avec toutes les alternatives médiatisées aujourd’hui.

Sauf que tu vois, ça, c’est encore du contrôle !

Laisse toi surprendre et lâche prise !

Alors dès maintenant, où que tu en sois sur ton chemin de prise de conscience et de libération des TCA, je t’encourage à manger chaque semaine un repas que tu n’auras pas préparé.

Tu peux commander, ou alors, si tu as envie de te challenger tranquillement, réserver un repas sur Too good to go !

La surprise de ton repas tout en faisant une bonne action !

Tu peux aussi demander à ta maman, une amie, ta moitié de préparer ton goûter ou le diner, le repas qui te met le moins mal à l’aise, pour commencer.

Voilà pour les premières pistes à suivre pour sortir gentiment de l’emprise de l’anorexie, de manière challengeante MAIS ludique !!!

C’est, je crois, l’une de clés pour renouer avec une relation apaisée avec la nourriture : la nouveauté, des découvertes, des mini défis… sans pression, sans culpabilité, sans perfectionnisme.

Si tu veux plus de conseils, n’hésite pas à me suivre sur Instagram et à t’abonner à la newsletter bien-être que j’envoie tous les 15 du mois

Tu peux aussi me contacter pour participer à un Cercle de paroles autour des TCA que j’anime régulièrement en ligne, gratuitement.

Et bien sûr, si tu souhaites que je t’accompagne sur ton chemin : écris moi !

Je serais absolument ravie d’échanger avec toi !

Avec Amour et Espoir,

Emma

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