L’arrêt de la pilule est une expérience qui concerne toutes les femmes à un moment de leur vie.
Que ce soit pour un projet bébé, à la suite d’effets secondaires trop inconfortables (voire dangereux), par engagement (santé/ convictions féministes) ou encore, au moment de la pré-ménopause.
La pilule est, par ailleurs, très controversée.
Ces dernières années, via les réseaux sociaux notamment, il est difficile de passer à côté des nombreux effets secondaires desquels « on » ne nous informe pas lorsqu’on nous colle notre première ordonnance. Parfois même avant notre premier rapport sexuel.
Prescrit comme panacée contre l’acné ou pour calmer les douleurs de règles (retardant parfois une véritable prise en charge de l’endométriose), on en n’oublierait presque qu’il s’agit d’un traitement hormonal !
Rien d’anodin, donc !
Début septembre, cela fera un an que j’ai arrêté la pilule contraceptive. Il est donc temps pour moi de vous livrer mon retour d’expérience.
Sommaire
Mon parcours avec la pilule contraceptive
Pourquoi j’ai décidé d’arrêter la pilule ?
Comment j’ai procédé (ma méthode et mes conseils)
Ce que j’ai observé depuis l’arrêt de la pilule
Ma contraception aujourd’hui et mes conclusions
Mon expérience avec la pilule contraceptive
J’ai commencé à prendre la pilule à l’âge de 16 ans et demi, lorsque j’ai eu mon premier amoureux sérieux.
Ma Maman, qui est tombée enceinte de ma grande sœur très jeune, m’a pris rendez-vous chez la gynéco, pensant que cette méthode de contraception m’éviterait les mêmes déconvenues qu’elle. Il faut dire que quelques jours plus tôt, j’avais eu mon premier rapport sexuel avec pénétration, soldé par un craquage de capote, une pilule du lendemain achetée à la pharmacie de garde, et un test HIV en express.
On avait rêvé mieux !
J’avais déjà consulté cette gynéco à l’âge de 14 ans pour constater mon aménorrhée corrélée à ma première anorexie.
Je suis donc ressortie du cabinet avec une ordonnance et quelques recommandations car j’étais fumeuse à cette époque.
En quelques mois, j’ai vu mon corps changer.
Mes hanches s’élargir et ma poitrine gonfler. Ma composition corporelle changer.
Etant plutôt grande et élancée, ces changements sont passés pour « normaux » : je devenais une femme.
Les hauts et les bas en vingt ans de pilule
J’ai été tranquille, avec mes petites plaquettes de pilule microdosée pendant dix ans.
La satisfaction de « cycles » réguliers, super pratique pour programmer les vacances et week-ends.
Zéro charge mentale quant aux risques de grossesse.
Aucun effet secondaire visible et dérangeant sauf que… Avec le recul, j’ai enchaîné pendant près de dix ans mycoses vaginales et infections urinaires. Sans que personne ne me questionne jamais sur ma contraception.
Vers l’âge de 26 ans, j’ai observé des saignements entre mes règles. J’ai donc consulté mon nouveau gynéco pour qui cela était parfaitement normal. Juste le signe qu’il était temps de changer de pilule.
La même chose s’est produite dix ans plus tard et, étant donné mon âge (36 ans), je suis passée sous pilule oestro-progestative, en continu.
Pourquoi j’ai décidé d’arrêter la pilule ?
Depuis quelques années déjà, je réfléchissais à l’idée d’arrêter la pilule.
Pendant mes années d’anorexie, j’étais célibataire, je n’avais pas d’intérêt à me bourrer d’hormones. En outre, formée à la naturopathie, cela devenait très dissonant pour moi d’infliger cela à mon corps.
Mais j’avais extrêmement peur des effets secondaires liés à l’arrêt de la pilule. Notamment de prendre du poids.
La pilule en continu a été le coup de grâce : prise de poids/ de gras. Ma gynéco semblait parfaitement ok avec ça, elle même ayant pris 5kg en passant sous Optimizette à 35 ans. En gros, fallait faire avec !
Lorsqu’on a un passé avec les troubles alimentaires restrictifs, les doléances concernant la prise de poids est très mal perçue et pas du tout prise au sérieux.
Alors que pour moi, c’était avant tout un signe de déséquilibre. J’aurais été tout aussi inquiète en perdant 5kg comme ça, « sans raison ».
A cette même époque, je me suis formée à la Gyn’écologie holistique auprès de Marie-Pénélope Péres. J’ai également lu quelques ouvrages fondamentaux sur le sujet comme J’arrête la pilule de Sabrina Debusquat.
Et le confinement est arrivé ! L’occasion idéale pour me sevrer des somnifères et arrêter la pilule !
J’ai commencé à appliquer la méthode du sevrage sur laquelle je m’étais beaucoup renseignée.
Elle consiste à espacer la prise des comprimés : un jour sur deux pendant deux mois. Un jour sur trois les deux mois suivants. Enfin, un jour sur quatre les deux derniers mois. Cela me semblait logique de procéder ainsi pour préserver mon corps, sous hormones depuis 20 ans !
Sauf que… deux mois après, au sortir du confinement numéro 1, j’ai renoué avec un de mes ex (grosse erreur), et j’ai repris la pilule !

Arrêt de la pilule : cette fois-ci, c’est la bonne !!
Ma gynéco n’a jamais émis le moindre jugement sur ma décision d’arrêter la pilule.
Mes arguments étaient difficilement discutables et critiquables : approchant de la quarantaine, j’avais envie et besoin de ressentir mon corps libre. Sans hormones !
Néanmoins, elle n’était pas du tout favorable à cette idée de sevrage : selon elle, la pilule s’arrête d’un coup. Point barre !
Elle n’a rien dit lorsque je lui ai appris que j’avais repris la pilule pour des raisons de praticité.
En septembre 2022, deux ans après mon premier arrêt avorté, je n’en pouvais vraiment plus d’être sous pilule. Avaler ce cachet tous les soirs me dégoûtait profondément.
Ce n’était plus juste une envie, un besoin de congruence. C’était une nécessité absolue que d’arrêter cette fois-ci pour de bon.
J’avais toujours autant peur des effets secondaires mais ils me semblaient un moindre mal comparé au sentiment de répulsion que je ressentais face à ma plaquette.
De plus, chaque mois, je ressentais de plus en plus de douleurs dans le bas-ventre. Des ballonnements +++ sans jamais aucun saignements ni spotting. Mais je sentais que mon corps « voulait que j’aie mes règles ».
Ce point-là était très douloureux pour moi. Avec toutes mes connaissances en matière de santé naturelle, priver mon corps de son bon fonctionnement me mettait très en colère contre moi-même.
Mes douleurs ont gâché mon anniversaire (le 27 août).
Le 1er septembre, je reprenais la méthode du sevrage.
Comment j’ai arrêté la pilule ?
Attention, je vous partage ici MON parcours et MON expérience ! Je vous invite sérieusement à consulter votre gynéco ou une sage-femme, ainsi qu’une naturopathe spécialiste du cycle, qui pourra vous aider avec un protocole personnalisé comme Jennifer que je vous recommande++++ !
Grâce à mes formations et mes nombreuses lectures, j’ai pu mettre en place un protocole pour soutenir mon corps dans cette nouvelle aventure.
Ma priorité était de prendre soin de mon foie et de mes intestins.
Je précise ici que mon hygiène de vie est, de base, très « naturo vibes » ! Je n’ai donc pas eu à faire de grands changements dans mon alimentation. J’ai néanmoins fait le choix d’arrêter l’alcool et de limiter à l’exception les boissons énergisantes.
Les infusions d’ortie et de romarin sont redevenues mes alliées de choix.
Ainsi que ma bouillotte pour prendre soin de mon foie et une complémentation en Oméga 3 et en Zinc.
Le gattilier, en tant que régulateur hormonal, pourrait aussi vous aider.
Dès le 1er novembre, j’ai eu mes règles, durant 4-5 jours. Puis à nouveau fin novembre… Pour ne plus s’arrêter ! Un enfer de quasi un mois de saignements, avec les irritations vulvaires qui vont avec.
J’ai consulté ma praticienne en médecine chinoise qui m’a conseillé de stopper le sevrage qui envoyait des messages contradictoires à mon cerveau/ système hormonal.
Et nous avons mis en place des séances d’acupuncture/ auriculothérapie.
Mon cycle s’est alors parfaitement réglé sur 25-28 jours.
Ce que j’ai observé depuis mon arrêt de la pilule
Mis à part ces quelques semaines de novembre/ décembre assez chaotiques, je n’ai eu aucun effets secondaires !
Quelques boutons apparaissent sur la zone menton/ mâchoires avant mes règles mais je les avais aussi sous pilule. Aucune augmentation de ma pilosité. Ni de cuir chevelu qui gratte, de cheveux gras, de sébum +++, d’odeur forte de transpiration.
Néanmoins, mes seins sont tendus et très sensibles quelques jours avant mes règles, depuis deux cycles.
J’irai voir ma praticienne en MTC à la rentrée et ma gynéco pour une prise de sang.
Je pense que mon corps est encore en train « d’éliminer » les hormones » et de trouver son équilibre.
En janvier, j’ai acheté Le Journal de la Shakti, de Karine Cavalcanti, qui me sert d’agenda et me permet de suivre mes cycles grâce à des Mandalas mensuels.
Je note régulièrement mes observations concernant ma faim, mes envies de sucré (48h avant mes règles, je pourrais me nourrir de chocolat alors que je ne suis pas du tout bec sucré). Mon énergie, ma créativité, ma concentration, mon émotivité et ma libido.
A ce sujet, je lis souvent que les femmes arrêtent la pilule en espérant retrouver leur libido.
Personnellement, je n’ai jamais eu de baisse de libido sous pilule. Pas plus que je n’ai eu de SPM violent ou de variations d’humeur.
Avec l’arrêt de la pilule, je n’ai constaté aucune différence sur ma libido, ni plus forte ni moins forte. Je n’ai eu aucun trouble de l’humeur/ épisodes dépressifs comme c’est le cas pour certaines femmes. Je suis toujours d’humeur égale, je n’ai jamais de gros down, ou de l’irritabilité. ça n’a pas changé !

Contraception et conclusion
Ce que je retiens de cette année sans pilule c’est mon plaisir à redécouvrir mon corps et ses variations. Je suis beaucoup plus attentive à mon énergie ; quand elle est haute, puis plus basse. Et j’adore organiser ma vie pro en fonction d’elle !
Ma plus grande satisfaction est d’avoir libéré mon corps et mon mental (et mes valeurs) de cette prise hormonale quotidienne. Même si j’ai eu la grande chance de ne pas vivre de désagréments très importants sous pilule puis lors de l’arrêt de celle-ci, je regrette ces années « contre-nature ».
Pour mes menstruations, j’ai adopté les culottes menstruelles et je me suis sensibilisée au Flux Libre Instinctif.
Cela m’a parfaitement réconciliée avec mes règles que je suis heureuse de retrouver chaque mois
Pour la suite, je souhaite encore plus de connexion à mon corps et mes cycles (cf Kiffe ton cycle, la Bible !!)
J’apprends à décrypter les différentes phases de celui-ci. Menstruelle, folliculaire, ovulatoire et lutéale ainsi que leur influence sur mon corps et mes besoins/ envies.
Et je souhaite déjà m’informer sur la pré-ménopause/ ménopause, notamment grâce au livre de Pascaline Lumbroso.
Dernier point, concernant ma contraception actuelle : il est hors de question que je m’inflige quoi que ce soit !
Avec mon amoureux, nous utilisons donc des préservatifs et il a eu son premier RV pour une vasectomie.
Mon arrêt de la pilule n’est pas seulement un engagement envers mon corps et ma santé. Mais aussi la concrétisation de mon engagement féministe, à mon échelle.
J’espère que mon parcours vous aidera dans votre choix, saura apaiser vos peurs et doutes.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ; je ferais tout pour vous aiguiller ou vous diriger vers les bonnes personnes.
Avec Amour,
Emma
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