Transcender l’expérience de la boulimie : ITW de Quiterie Bertrou, créatrice de Boulimiracle

Transcender l’expérience de la boulimie : ITW de Quiterie Bertrou, créatrice de Boulimiracle

Pour le deuxième entretien publié sur le blog (le premier avec Cynthia, prof de yoga et naturo, se trouve ici), je suis absolument ravie d’accueillir Quiterie, une femme que j’aime et admire profondément, pour la lumière et la bienveillance qui émanent d’elle et pour sa contribution au Vivant.

Dans cet échange, Quiterie nous partage son parcours, depuis les années aux côtés de la boulimie jusqu’à la création de ses merveilleux accompagnements, en passant par un voyage initiatique et transformateur en Mongolie !!

C’est un chemin de vie des plus inspirants, relaté par une âme vibrante et lumineuse que l’on s’estime chanceux de croiser !

Je vous souhaite une belle lecture !

Bonjour Quiterie !


Merci infiniment d’avoir accepté de te prêter au jeu de cet entretien.
Il me tenait fort à cœur de profiter de cet espace d’échanges entre thérapeutes pour faire découvrir ta personnalité et ton approche dans l’accompagnement de la boulimie.
Si cet entretien permet à une seule personne de se sentir comprise, ce serait vraiment merveilleux !


Je t’ai connue il y a presque un an grâce à ton compte Instagram Boulimiracle et ta vision des troubles
alimentaires a tout de suite trouvé un écho en moi.

Nous avons toutes les deux côtoyé les TCA, toi la boulimie, moi l’anorexie ; nous avons su les laisser au bord du chemin pour continuer notre route libérées, réconciliées avec toutes les parts de nous-mêmes, et je ne pense pas me tromper en disant que nous percevons toutes les deux cette expérience de vie comme la source d’une grande richesse qui nous permet aujourd’hui d’accompagner les personnes qui en ont besoin.
J’aime infiniment ta vision de l’Humain, multi-dimentionnelle, ton approche profondément holistique qui
fait la part belle à la spiritualité.


Avant d’entrer plus en détails dans les accompagnements que tu proposes, peux-tu nous en dire davantage sur ton parcours, et ce qui t’a permis de porter ce regard éclairé sur la boulimie, comme signal d’un déséquilibre au niveau de nos différents plans de conscience et non comme un trouble mental ou une addiction, comme on l’entend plus communément ?

Dans cette vie, j’ai grandi dans une famille très cartésienne où le cursus scolaire et le statut social sont très importants. J’ai baigné dans les injonctions de « on n’a rien, sans rien », « il faut travailler dur pour réussir », « il y a des gagnant et des perdants » etc.
Dès mon plus jeune âge, je me posais des questions sur le sens profond de la vie ici, je me suis souvent sentie déroutée face au monde tel qu’il est manifesté, je ne trouvais pas cela cohérent et je ne me sentais pas à ma place sur cette Terre. Enfant, à Noël, je demandais un tapis volant, une machine à remonter le temps ou une lampe à exaucer des souhaits. Je croyais profondément en la magie, cela me paraissait évident.


J’ai côtoyé la boulimie de l’adolescence à l’âge de 24 ans. Je ne vais pas ici décrire la manifestation dans la matière de ce que l’on appelle communément boulimie mais plutôt mes ressentis face à cette perte de contrôle, cette honte, cette culpabilité et ce sentiment d’être incapable. Cette conviction qu’on ne peut pas s’en sortir, cette phrase qui me glaçait « il faudra faire avec, mais à force vous arriverez à vous contrôler ».

Je me suis sentie tant de fois incomprise en exposant ma situation aux théoriciens du poids ou de la psychologie qui n’avaient pas fréquenté au quotidien cette boulimie. Je ne retenais pas grand-chose de mes entretiens avec les thérapeutes si ce n’est l’impression d’un fossé pour ne pas dire un vide qui se creusait. Je ne me sentais pas malade, encore moins malade mentale. Au contraire je ressentais que mon plan mental carburait très bien, trop bien au détriment du reste. J’étais dans l’analyse permanente, jour et nuit et mes choix étaient dictés par ma pensée en arborescence et par une analyse complexe de chaque situation, événement et personne. Je n’avais pas le sentiment non plus d’être droguée, je me sentais tout simplement vide. Je me rassurais en me revendiquant différente grâce au cases « hyper-sensible », « haut-potentiel », « zèbre », « précoce » etc .

Du coup j’étais pleinement prisonnière de ces cases dans lesquelles je m’étais laissée mettre.


J’ai passé des années à fréquenter le mal-être et l’angoisse et à penser que les choses s’arrangeraient lorsque j’aurais accompli tel ou tel objectif. Je croyais bien évidemment que l’amour se méritait. Après l’obtention d’un bac avec mention, j’imaginais que c’était en devenant pharmacien que cela irait mieux.
Une fois mon diplôme en poche et voyant que mon mal-être se poursuivait, je changeais de voie en intégrant une école de commerce.

Je gardais ce cap scolaire tel un matelot en pleine tempête pensant que, la destination atteinte, je pourrai enfin être « quelqu’un », je croyais que toutes mes angoisses s’apaiseraient et que ma vie serait joie. Il n’en fût rien, bon nombre de tsunamis m’attendaient à destination. La vie me ramenait sans cesse à des situations similaires où je rejouais les mêmes rôles sans en avoir conscience.


Un soir d’hiver, une petite voix douce et gentille au fond de moi m’appelait à partir en Mongolie. C’est ainsi que j’ai eu la chance de faire cette merveilleuse expérience initiatique auprès d’une famille nomade pendant plusieurs semaines. Ce courage d’écouter la vie qui circule en moi m’a permis d’entamer le chemin du retour à ma nature profonde, ce chemin qui se poursuit aujourd’hui et pour le reste de mes vies.

J’ai ressenti alors des concepts jusqu’alors abstrait tel que l’amour en moi et le sentiment d’unité avec les éléments et l’humanité.

La boulimie m’a quittée.
Je sais au plus profond de moi que la boulimie n’est pas quelque chose à abattre mais un mécanisme de survie face à une ou plusieurs blessures et qui est là pour contribuer à l’évolution de notre conscience. Elle m’a en quelque sorte « sauvé la vie » et m’a permis d’appréhender le monde tout à fait différemment.
J’ai tant de gratitude aujourd’hui pour ces évènements qui m’ont permis de sortir de ce coma et d’avoir été la prise de conscience de « L’AME agit ».


C’est ce rEVEIL que je souhaite transmettre, car chaque individu a les capacités de transmuter ses blessures et ses croyances pour enfin vivre en harmonie avec son Soi, en paix avec l’extérieur et de matérialiser la vie de ses rêves.

On sent au travers de tes publications que les mots sont très importants pour toi. Les mots que l’on choisit pour parler de nous ou pour évoquer la boulimie, par exemple. Le nom même Boulimiracle incarne ce rapport très fin que tu entretiens avec le langage. Je ressens beaucoup d’espoir et de la magie, même, derrière ces quelques lettres !
Quel est l’histoire du nom Boulimiracle ? Quelles valeurs diffusent-ils ? Que cherche-t-il à transmettre ?

Effectivement, les mots portent une énergie qui a un réel impact sur notre être et sur notre rapport à notre
environnement.

Je souhaite transmettre à travers les accompagnements Boulimiracle un nouvel angle de vu de la boulimie et à plus large titre des TCAs.

Selon mes ressentis et mon expérience, ces symptômes méritent d’être écoutés, ce sont des indicateurs absolument fabuleux pour trouver notre juste posture, celle qui résonne avec notre âme.

J’ai longtemps fait grandir mes crises en entretenant une lutte, un combat avec elle. C’est cette lutte, ce combat et l’histoire que l’on se raconte qui est douloureuse, bien plus que la boulimie en elle-même.

Les mots créent notre réalité, les mots créent nos maux également.

Je souhaite au plus profond de moi aider chaque personne qui résonnera avec ces mots à transformer sa vision des
TCAs, à utiliser cette expérience désagréable comme un puissant tremplin pour plonger au fond de Soi et
y découvrir son essence.
Car oui ! Notre essence n’est rien d’autre que de l’amour.

La boulimie a transformé la vie de ceux qui ont su écouter l’information qui leur a été transmise.

Tu proposes plusieurs sortes d’accompagnements, notamment des retraites, mais aussi une plateforme qui
propose outils et séances de groupe.
C’est très diversifié !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur tes propositions d’accompagnements ? Comment ces
accompagnements
s’organisent-ils ?

Le chemin de guérison correspond, à mon sens, au chemin vers l’amour inconditionnel, c’est le chemin
d’une vie où la vie en elle-même adopte le rôle de thérapeute.

Les TCAs se séparent de nous au bord de la route vers cette destination. Je souhaite que chacun puisse trouver le modèle qui lui correspond pour avancer dans cette connexion à lui-même. Mon intention est que chaque individu ait la chance de devenir son propre maître, son propre thérapeute, son propre guide.

Tous les accompagnements que je propose sont parfaitement complémentaires, synergiques et sans engagement dans la durée. C’est à chacun de ressentir ce dont il a besoin et ce qui résonne pour lui.


Le sentiment de vide que l’on cherche à combler par tous les moyens avec de la nourriture est multifactoriels. Je considère que nous sommes des êtres multidimensionnels et nous œuvrons ensemble sur les différents plans de conscience qui nous composent (physique, énergétique, émotionnel, mental et spirituel) afin de ressentir à nouveau cette complétude intérieure.


Ainsi, je propose différents modèles d’accompagnements :

  • Des séances individuelles à la carte qui durent entre 1h30 et 2h pour ceux qui désirent un
    accompagnement intime et personnalisé
  • Une plateforme en ligne qui donne accès à :

Des exercices multiples et concrets qui s’inspirent de nombreux outils tels que l’EFT, la PNL, la bioénergie, l’acupression, l’alimentation intuitive etc.
Des méditations pour renouer avec un quotidien en pleine conscience
Des audios d’affirmations pour reprogrammer son inconscient
Des séances collectives d’échanges hebdomadaires sur zoom pour se découvrir à travers les autres

  • Des retraites d’une durée de 4 jours qui sont une invitation à l’exploration de notre conscience sous toutes ses formes. Dans un merveilleux cadre propice à l’ouverture de soi, ce format offre à chacun l’opportunité de se découvrir davantage.

Je ressens dans tes écrits que tu es une femme très positive et lumineuse. Sur les photos, ton sourire est
toujours généreux et radieux.
Tu évoques souvent la guérison comme une sorte de jeu, de chemin à parcourir dans la joie. Tu places
l’Amour au centre de la guérison et abordes l’importance de se reconnecter à soi, d’incarner pleinement
qui on est.
Je me doute qu’il n’y a pas de mode d’emploi mais pourrais-tu nous donner quelques pistes, ou indices,
pour nous mettre sur la route de l’incarnation et de l’amour de soi ?
Que l’on souffre de TCA ou non, il
me semble que cela nous serait profitable à tous de laisser tomber les masques et d’ouvrir notre coeur !


Il n’y a évidemment pas de mode d’emploi ni de recette miracle puisque le miracle est la vie qui circule
en chacun de nous.
L’amour de Soi, la paix intérieure, le lâcher prise ne se comprennent pas depuis l’espace du mental.

Je crois que c’est par l’écoute et l’observation consciente de Soi que tout se met en place dans la douceur. Il n’y a pas de problème à jouer des personnages tant que c’est fait en conscience sans identification à ceux qui jouent par peur.

Ouvrir son cœur s’est avant tout se pardonner lorsqu’il est fermé.


Merci infiniment Quiterie pour ce moment

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