Aujourd’hui, j’enfile mon tailleur de Super Nanny pour une leçon d’éducation alimentaire à l’usage des adultes pour le bonheur des enfants !
Il est bien réducteur d’incriminer les parents et l’éducation qu’ils nous ont donnée pour justifier la présence d’un trouble alimentaire. Toutefois, il n’est pas rare de constater que les personnes vivant un rapport conflictuel avec l’alimentation et leur corps ont connu dès l’enfance des petites remarques blessantes et/ou l’observation de comportements malsains.
Je n’ai en aucun cas l’intention de blâmer qui que ce soit. Entendons-nous bien ! Ni de donner de leçons ni de faire la morale.
Tout va tellement vite dans nos vies que nous ne faisons pas toujours attention à nos paroles et comportements face aux enfants, que l’on soit parent, enseignant, baby sitter, soignant… Nous avons pourtant une grande responsabilité : celle de permettre aux plus jeunes de grandir le plus sereinement possible.
Par de simples mots et gestes nous pouvons interférer dans leur bon développement, nous devons en prendre conscience le plus tôt possible pour y remédier.
Voyons ensemble huit conseils auxquels on ne pense pas forcément car nous avons parfois oublié ce qu’est d’avoir un coeur d’enfant
1. On fait attention aux petites remarques et surnoms blessants
On bannit de notre vocabulaire les petites plaisanteries qui n’ont rien de plaisant ainsi que les surnoms taquins qui ne font rire personne à part l’idiot qui les donne.
Vous voyez de quoi je parle, j’en suis certaine. Peut-être avez-vous vous-même quelques exemples vécus en tête. Des petites remarques balancées en public (c’est encore meilleur comme ça, humiliation puissance mille) telles que « Tu te portes bien », « Tu manges bien à la cantine », « Vaut mieux avoir ta photo »… Je crois qu’on a tous entendu cela au moins une fois malheureusement.
Et puis bien sûr, on se mord la langue bien fort plutôt que de laisser échapper un surnom comme « bouboule » ou « la boulette » à un enfant qui n’a rien demandé.
C’est juste du bon sens !! En tant qu’adulte, nous n’aimons pas être traité ou jugé de la sorte. Nous en souffrons d’ailleurs parfois (il y a toujours un couillon pour s’occuper du contenu de nos assiettes, pas vrai ?). Alors épargnons les plus jeunes qui n’ont pas forcément la capacité de prendre du recul sur la situation et de se dire que les adultes sont parfois stupides !
2. On zappe la menace « tu n’auras pas de dessert » !
Oh punaise !!! Celle-là, je pense qu’on la tous entendue !!!
« Si tu ne finis pas ton assiette, tu n’auras pas de dessert »… et nous voilà à picorer nos petits pois, à trier nos trois haricots verts, à avaler du bout des lèvres nos carottes, la morve au nez ! Tout ça pour pouvoir manger notre Danette double choco !
Bon… Personnellement, je n’ai jamais eu ma langue dans ma poche et face à ce genre de menace, je sortais de table comme un boulet de canon, en renversant tout sur mon passage, en claquant les portes et en maudissant mes parents sur trois générations ! Rien à f**tre de ta Danette !
Il n’en reste pas moins qu’un adulte sensé NE PRIVE PAS DE DESSERT au prétexte que le plat n’est pas terminé.
L’enfant peut être objectivement, sincèrement repu de haricots verts mais avoir de la place pour une compote. Ça s’appelle le RASSASIEMENT SPÉCIFIQUE qui n’a rien à voir avec un caprice. On connait bien ça, nous aussi, lorsque l’estomac bien plein nous avons encore une petite place pour une part de bûche ! Et oui ! Ne confondons pas satiété et rassasiement spécifique. Et n’oublions pas qu’on ne mange pas uniquement par faim mais aussi par plaisir, et très franchement, qui du haricot ou de la Danette est plus susceptible de ravir nos papilles ?!
N.B. : Si un enfant rejette systématiquement certains aliments, il peut être intéressant de consulter pour évaluer s’il ne souffre pas de néophobie alimentaire.
3. On ne catégorise pas les aliments
Je me souviens, quand j’étais en primaire, certains de mes camarades n’avaient pas le droit aux bonbons ou au Coca. Conclusion, c’était souvent les premiers à se gaver de sucreries lors des goûters d’anniversaire. CQFD !
Il est inutile de bannir certains aliments au prétexte qu’ils sont « MAUVAIS « , cela les rend encore plus attractifs et engramme l’idée que la nourriture peut être une ennemie. Rappelons-nous, et transmettons qu’aucun aliment n’est fondamentalement haïssable : c’est sa consommation excessive qu’il faut éviter. Il est nécessaire de proposer un équilibre sain à nos enfants.
Aucun aliment n’est mauvais mais tous ne doivent pas être consommés de la même façon car notre corps a besoin d’un carburant adapté. Il ne peut pas digérer des litres de soda et des quantité de friandises. Rien n’empêche d’avoir des douceurs dans les placards et de manger une glace en famille, en savourant !
Rappelons-nous également que les enfants se dépensent énormément ce qui entraîne une forte appétence pour les aliments gras et sucrés. Ils recherchent de l’énergie, rien de plus normal ! Assurons-nous de leur fournir l’énergie nécessaire à leur croissance et activités avec des repas équilibrés et riches en nutriments.
4. La nourriture n’est pas une récompense
C’est en quelque sorte le pendant de « Finis ton assiette » !
Récompenser, consoler, soudoyer (oui, je te vois, parent manipulateur ^^) avec de la nourriture est l’un des meilleurs moyens d’engrammer dans la tête d’un sapiens qu’en cas de coup dur, la nourriture sera une béquille.
Alors oui, la nourriture peut être notre doudou, façon Bridget Jones avec son pot de glace ! Mais cela ne doit pas être sy-sté-ma-tique !! Pas besoin d’un bonbon après une prise de sang, inutile de promettre un McDo pour s’assurer que le petit dernier se tiendra bien pendant la session courses du samedi.
Cela peut sembler tout bête mais il est à mon sens néfaste de placer la nourriture comme punition ou récompense. Elle doit rester neutre ! La nourriture sert à nourrir, le corps et le coeur, elle sert à communier, à partager, à explorer, à découvrir… mais elle n’est ne doit pas avoir valeur de tampon émotionnel.
Par ailleurs, il est fort probable que l’enfant mangera son aliment récompense sans avoir réellement faim. C’est donc le meilleur moyen de brouiller ses signaux.
Si vous souhaitez des conseils et des pistes concernant l’alimentation émotionnelle, je vous invite à me contacter pour que nous en discutions lors d’un appel. L’un de mes accompagnement y est entièrement dédié.
5. On montre l’exemple
On a sans doute tous grandi auprès d’au moins une femme au régime. Et quand bien même aurions-nous été épargnés, les médias se sont chargés de nous faire comprendre qu’il faut être mince pour être belle, svelte pour être séduisant. La minceur est synonyme de beauté et de bonne santé, de détermination et de productivité.
Entre les bonnes résolutions de début d’année et les régimes à deux sous qui sortent à chaque printemps pour préparer le summer body, on passe notre temps à subir l’influence de la diet-culture.
Celle-ci n’épargne pas les enfants qui sont ni sourds ni aveugles !
Alors, pour ne pas enfoncer le clou, on ne parle pas régimes, restrictions, calories /points, cellulite devant eux. Merci !!
Au contraire, on leur apprend à aimer leur corps et à le respecter. A bouger, à s’alimenter intelligemment. Pas à se dénigrer, à s’observer d’un oeil critique dans le miroir, à se planquer derrière un paréo ni à longer les murs en rentrant le ventre !
Notre rôle d’adulte est de donner l’exemple, alors kiffons nous pour leur donner l’envie de s’aimer eux-mêmes, envers et contre tout !
6. On en fait pas la Olaaaaa pour une assiette terminée
Cela reprend un peu l’idée que la nourriture n’est ni une punition ni une récompense.
Il n’y a rien d’extraordinaire en soi de finir une assiette si cela implique de manger plus que nécessaire ! Laisser entendre qu’il s’agit d’une prouesse peut donner l’idée à un enfant -prêt à tout pour satisfaire les grands- de finir son assiette en dépit de sa satiété ! Encore une fois : brouillage des signaux.
Par ailleurs, tout comme obliger un enfant à terminer son assiette en usant de bubterfuges douteux (« pense à tous les enfants qui meurent de faim !!!), cela pourrait l’encourager à TOUJOURS finir ses plats, pour le reste de sa vie, pour ne pas gâcher ou pour faire plaisir.
Mauvaise idée, donc !
7. On remet les repas au centre de la vie familiale
Entre la télé qui tourne à plein régime et les téléphones portables qui peinent à rester en dehors de la table, il devient difficile d’avoir de véritables échanges au moment des repas. Pourtant, la nourriture sert aussi à cela : partager ! Sans sacraliser la moindre prise alimentaire, il ne peut qu’être bénéfique de mettre à profit les repas pour se relier, échanger, communiquer.
Par ailleurs, il est essentiel, pour être à l’écoute de son corps, de son appétit, de ses envies, que le calme règne. Alors on évite les diner devant BFM est ses news anxiogènes ou devant les âneries de TPMP. On met les disputes de côté et on essaye autant que possible de profiter de l’instant présent, tous ensemble.
8. On s’initie en famille à l’alimentation consciente
Qu’est-ce donc qu’est-ce donc ?!
L’alimentation consciente ne se limite pas à prendre le repas dans un silence de plomb, en regardant défiler nos pensées tels des nuages au-dessus d’un lac limpide (je me moque, c’est mal ^^)
L’alimentation consciente c’est observer les aliments, sentir, goûter, mastiquer lentement…. Cela commence dès le (super)marché : on choisit ensemble les aliments, on apprend le nom des différents fruits et légumes, on repère les saisons qui sont les leurs, on imagine des recette à reproduire ensemble… Pourquoi ne pas regarder ensemble quelques livres de cuisine, s’inspirer des images…
L’alimentation consciente c’est aussi s’éveiller à l’écologie, à la consommation de certains aliments (des produits animaux, notamment), essayer de comprendre ensemble et sans culpabilité que nos choix alimentaires ont un impact sur le monde comme sur notre corps, car l’infiniment grand se trouve dans l’infiniment petit. Ce qui impacte mon coeur impacte le monde et inversement.
L’alimentation consciente est aussi idéale pour familiariser avec les enfants avec les légumes qui sont souvent décriés au profit des pâtes et des frites.
Exit la grosse masse de haricots verts ou de carottes fadasse : on crée ensemble de jolis mélanges de légumes avec des couleurs différentes, des formes et textures variées. Juliennes, brunoises, jardinières, poélées, purées, gratins… On rend le légume sexy et on laisse parler notre créativité ! Votre enfant intérieur vous remerciera également !
J’espère que ces pistes vous seront utiles !
Encore une fois, je ne juge personne et ne souhaite surtout pas faire culpabiliser qui que ce soit : Nous faisons tous au mieux, dans l’instant qui se présente à nous !
Pour plus de renseignements sur l’alimentation consciente, un de mes programmes y est entièrement consacré.
Nous pouvons donc en parler par téléphone, par mail (toncorpsteparle@proton.com) ou via Instagram où je suis trèèèèèès active !!!
Très belle journée !