En début d’année, le livre de ma super copine Mélissa, créatrice de l’univers @les_introverti.es est sorti en librairie 🥳
Depuis, Le monde intérieur des introvertis est devenu mon fidèle compagnon de voyage que je traîne partout avec moi et que je picore avec délectation !
Le contenu est incroyablement complet et aborde l’introversion sous toutes ses coutures.
Je ne dis pas ça parce que Mélissa est mon amie (Je suis une VirgoBitch, you know, je dis toujours ce que je pense et mes critères sont très hauts ^^) ) mais j’ai lu pas mal de livres sur ce sujet (ou sujets similaires, comme l’hypersensibilité) et ils m’ont toujours donné l’impression de manquer de nuances, d’être trop catégoriques, trop péremptoires, comme si les auteurs souhaitaient dresser un portrait figé et exhaustif auquel tout lecteur devrait coller parfaitement.
Je ne me reconnais jamais dans ces ouvrages, pas plus que je ne me reconnais derrière les étiquettes qui ne laisse aucune place à la complexité de l’Humain.
Le livre de Mélissa ne cherche pas à figer l’introversion ni même à la décortiquer (car, finalement, n’y aurait-il pas autant d’introversion que d’introverti.es ?!) mais il l’explique, en tenant compte de la richesse et de la diversité de nos quotidiens.
Le Monde intérieur des introvertis m’a beaucoup fait réfléchir à ma propre expérience de l’introversion, ce qu’elle signifie pour moi, comment elle se manifeste dans ma vie, ce qui la différencie -chez moi- de la timidité et de l’anxiété.
Alors : introversion, timidité, anxiété : de quoi parle-t-on vraiment ? Comment les différencier ?
J’essaie d’y répondre le mieux possible dans cet article à travers ma propre expérience.
Vivre l’introversion dans une société hyper-sociale
Être introverti.e n’est pas toujours bien perçu dans notre société et je n’ai d’ailleurs pas l’impression que ce trait de caractère ait été valorisé un jour (sauf si tu t’appelles Marcel Proust ou que ton ascendant est « poète maudit »)
Il est de bon ton d’être à l’aise en public, d’avoir la tchatche facile, de sembler sûr.e de soi, « friendly »,… si bien que les personnes introverties, qui aiment davantage vivre dans leur bulle, finissent par se sentir rabaissées et peuvent imaginer avoir « un truc qui cloche ».
On ne remercie pas les remarques désobligeantes sans tact du type : « on ne t’entend jamais », « t’as perdu ta langue », « ah tiens ! Tu parles toi ?! »
L’introversion n’est pas suffisamment valorisée et souffre de nombreuses idées reçues, à l’instar de l’hypersensibilité qui passe pour une tendance à chouiner pour rien.
Or, les introvertis, loin des clichés de comptoir, recèlent des trésors dont l’Humanité a grandement besoin !
Et toc !
Mélissa consacre une partie de son livre au monde de l’école et du travail et propose des pistes pour valoriser nos atouts et nous permettre de trouver notre place !
C’est ma partie préférée !!
Introversion ou timidité ? Telle est la question !
L’un des premiers écueils, sinon le premier, est de confondre et associer l’introversion et la timidité.
Or, si les deux peuvent coexister, la timidité n’est pas l’apanage des intro !
Être introverti.e c’est avoir besoin de temps calme pour se ressourcer ; trouver son énergie dans son intériorité contrairement aux extraverti.es qui auront tendance à se requinquer au contact de leurs congénères.
C’est un tempérament.
On naît comme cela, et rien n’y changera quoi que ce soit !
La timidité est évolutive, au fil de notre vie et des situations, nous pouvons travailler dessus et gagner en confiance
Lorsqu’on est enfant intro, les adultes nous pensent volontiers timide.
Ils nous encouragent à aller vers les autres, nous inscrivent à des sports collectifs ou (enfer et damnation) au théâtre pour nous dégourdir un peu !😵
Or, toutes ces choses-là sont extrêmement énergivores (et traumatisantes) pour un.e introverti.e qui veut juste être tranquille dans sa bulle 🥴
Le timide a souvent peur d’aller vers les autres, d’être jugé.
En groupe, en public , il rougit, transpire, est mal à l’aise.
Il peut alors souffrir de sa solitude subie et sa peur inhibitrice couplée à un complexe d’infériorité le rend muet (persuadé que sa parole n’a pas de valeur)
L’introverti.e choisit la solitude car il/elle en a besoin !
En petit groupe, il est carrément à l’aise voire extraverti (les étiquettes se collent et se décollent), surtout si le sujet de conversation est profond, que ça discute par métaphores, symboles, private jokes.
S’il fuit le groupe c’est pour avoir la paix, se ressourcer, pas nécessairement par peur/ manque de confiance/timidité.
C’est pour cela qu’il est essentiel de bien différencier les deux
La timidité handicape mais se dépasse, se travaille (compétences sociales, maturité, expériences accompagnement thérapeutique…)
L’introversion s’apprivoise, se vit à condition de la comprendre !
Dans les deux cas, si tu te sens envahi.e, encombré.é, mal à l’aise avec ta timidité ou ton introversion, je peux t’aider à mieux te connaître, te comprendre et t’accueillir dans ton unicité !
La sophrologie, l’EFT et la thérapie d’acceptation et d’engagement sont de précieux alliés que je peux te transmettre !
N’hésite pas à me contacter par mail ou sur Instagram !!
Mon expérience perso : Intro ? Timide ? Anxieuse ? Mais qu’es-tu donc Emma ?!
Introversion familiale
Au-delà du fait que je parle toute seule, je peux te raconter comment j’ai vécu et vis encore avec ces trois boulets… heu non… facettes de ma personnalité !
Je plaisante vraiment en disant « boulet » hein !!
Je pense sincèrement qu’être introverti.e, timide et/ ou anxieux.se sont des cadeaux qui nous offrent l’opportunité d’apprendre à nous connaître réellement. Parfois, le plus difficile est de s’accepter soi (et se comprendre) pour se faire comprendre et accepter par les autres.
Cela demande de cheminer à la découverte de soi, de restaurer son estime et sa confiance en soi, se reconnecter à ses valeurs et ses engagements envers soi-même et le collectif.
Il faut savoir que je suis très très +++ introvertie, tout comme mes parents et ma Mamitte qui se dit volontiers « sauvage » !
Chez nous, il n’y a rien de choquant à rester dans son coin pour lire, dessiner, faire de la musique, regarder une série en boule, partir marcher seul.e…
Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu mes parents se forcer à être sociables, fêtards, entourés d’ami.es ; ils sont néanmoins très drôles (mon père connaissait des centaines de blagues et riait vraiment de très bon coeur), et maman est hyper ouverte et est comme un poisson dans l’eau dans le cadre pro. Elle prend des initiatives, n’a aucun soucis avec les coups de téléphone, elle est super organisée, dynamique, pleine d’initiatives mais… les temps de repos venus, jamais elle n’ira se ruer dans un centre commercial ou à un apéro entre copines ! Elle se ressource, seule !
Je suis exactement pareille !
Bien que j’adore les co-créations et initie souvent des collaborations, je ne m’ennuie jamais en étant seule, je peux aller au ciné, visiter des expos, partir en voyage avec ma seule compagnie !
Les interactions sociales me fatiguent, surtout en lieu clos : je ne supporte pas de rester longtemps au même endroit, à entendre les gens parler, sans ne rien faire d’autre.
Je ressens physiquement que cela me coûte beaucoup d’être focus sur un flot de small talks (bavardages insipides)
Pourtant, j’ai une grande capacité d’écoute lorsque les sujets de conversations sont stimulants !
Dit comme ça, ça fait peut-être un peu vieille fille caractérielle (paye ton cliché) mais je ne pense pas l’être !
C’est juste qu’il me faut mes moments off et que je suis incapable de feindre ou de m’adapter à des situations qui me mettent mal à l’aise ou me vident ma batterie sociale.
Cela demande pas mal de confiance en soi, j’imagine… Et je pense sincèrement que ce qui m’a aidée (sauvée ?) est d’avoir grandi auprès de parents pour qui être dans sa bulle était normal et respecté.
Merci Papa, merci Maman !
Une timidité de moins en moins présente
Mon introversion m’accompagnera à vie et je trouve ça plutôt très cool !!
ça fait mon petit charme mystérieux de badass indépendante ascendant artiste incomprise ^^
Je sens néanmoins qu’au fil des années, ma timidité handicapante lorsque j’étais enfant/ ado s’est considérablement estompée.
Petite fille et jusqu’à mes 16 ans, j’ai été vraiment très timide.
Maladivement.
Je n’osais même pas demander pour aller aux toilettes, je me retenais toute la journée à l’école. J’ai supplié pour ne jamais avoir à manger à la cantine, aller à l’étude ou partir en colonie de vacances.
Je rougissais au moindre mot qui m’était adressé, pour rien au monde je n’aurais pris la parole en public.
ça, pour le coup, ça n’a rien à voir avec l’introversion.
Quand on pense à des personnages comme Dr House ou Sherlock Holmes, ou alors Jess Mariano, Rory ou Luke dans Gilmore Girls, iels sont clairement intro mais n’ont aucune peine à faire entendre leur voix. De manière parfois maladroite et un peu brutale, certes !
Ma timidité était pour moi un trait de caractère pesant, douloureux à vivre, qui me faisait me sentir très mal à l’aise, idiote, empotée, en dissonance totale avec ma véritable personnalité qui explosait dès que je rentrais en terrain connu (je devenais un diable de maison, bavarde et surexcitée !)
Aujourd’hui, l’âge aidant et les expériences de vie se succédant, ma timidité a bien évolué et est en voie d’extinction !
Je ne me sentirai jamais à l’aise entourée d’inconnus, a fortiori s’ils sont extravertis car je me sens paralysée par leur énergie et leur spontanéité un peu trop cash
(désolée les gars, vous prenez trop de place, rien que d’encaisser le bruit que vous faites et votre débit, je suis HS !)
Mais je peux sans problème émettre mon avis -même s’il est divergent-, quitter une soirée sans crier gare et sans culpabiliser, prendre la parole pour donner des cours ou une conférence, faire un live sur les réseaux…
La timidité est donc évolutive, plus ou moins manifeste selon les circonstances et contextes.
C’est passionnant à vivre et à observer !
Last but not least : l’anxiété !!!
Reste l’anxiété qui, comme l’introversion est là depuis toujours.
Je ne me souviens pas d’une journée de vie sans elle même si elle évolue aussi en fonction des périodes.
Très intense à certains moments, moins à d’autres.
Et, généralement, plus je suis anxieuse, plus j’ai besoin de m’enfermer dans ma bulle (donc intro puissance 1 0000)
J’ai appris à vivre avec, à l’apprivoiser, ce qui peut laisser penser que je suis quelqu’un de très calme pour qui tout va toujours bien.
Je m’agace parfois de cette image que je renvoie car je ne me sens pas toujours accueillie, écoutée, entendue comme je le souhaiterais par mon entourage. Et, en même temps, j’ai conscience que les gens font avec ce que je leur donne, ils ne vivent pas dans ma tête. Mais cela peut-être frustrant et même blessant.
C’est l’écueil de la résilience qui est confondue avec la zenitude à toute épreuve !
Voilà pour mon propre cheminement, mon vécu et les observations/ conclusions que j’ai pu en retirer.
Je ne les partage pas comme une vérité universelle mais pour, peut-être, t’offrir des pistes de réflexion et de compréhension sur toi !
N’oublie pas qu’en cas d’inconfort, si tu doutes de toi-même, que des parts de toi te pèsent, tu as le droit de demander de l’aide et d’être accompagné.e. Cela n’a rien de déshonorant et n’est pas réservé qu’aux lourdes problématiques !
Mes accompagnements sur-mesure et très bienveillants sont faits pour ça !
Avec plein d’amour,
Emma